La Ministre de la Culture, Bénédicte Linard a été interpellée il y a quelques jours par Michaël Vossaert (Défi) sur la situation des écoles de danse en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Résumé de leur échange…


M. Michaël Vossaert à Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de Justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles, intitulée «Impact de la crise du Covid-19 sur le secteur des écoles de danse»

Cette question, je vous l’ai posée à vous, Mme Linard, ainsi qu’à Mme Glatigny, car le secteur de la danse se trouve à cheval sur deux compétences. Cela implique un manque de lisibilité, tant pour les politiques que pour les opérateurs de terrain. En cette période de crise, on assiste à une multiplication de demandes émanant des opérateurs culturels au sens large et des travailleurs associatifs.
(…)
Il nous semble que la Fédération Wallonie-Bruxelles est le niveau de pouvoir qui a des leviers permettant de répondre aux préoccupations des écoles de danse.
L’arrêt de leurs activités a évidemment un impact financier, comme c’est le cas pour d’autres secteurs. Cependant, en plus de la mixité des statuts en vigueur au sein des écoles de danse, il faut évoquer la privation des recettes liée à l’organisation des spectacles, des cours et des stages en particulier. Ces écoles étant majoritairement constituées sous forme d’ASBL, les questionnements et témoignages de désarroi et d’inquiétude qui nous parviennent sont tout à fait légitimes.
(…) Comment allez-vous venir en aide à ce secteur en particulier? Les écoles de danse essaient de trouver des solutions, tant pendant le confinement qu’en cette période de déconfinement qui s’annonce.
(…)
J’en viens à mes questions. Qu’est-il prévu en général pour venir en aide aux écoles de danse? Y a-t-il une enveloppe budgétaire que vous vous partagez avec Mme Glatigny? (…)
Enfin, quelles sont les pistes envisagées?

(…) En cette période de déconfinement, avez-vous déjà mené une réflexion avec les écoles pour trouver des pistes de solutions outre les cours de danse virtuels qui ne répondent pas à l’ensemble des préoccupations du secteur?


Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. –

Comme vous le soulignez dans votre question, le secteur des écoles de danse se situe à cheval entre deux champs de compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles: le sport et la culture. (…)
J’ai, comme vous, été interpellée par les écoles de danse. Nous avons reçu une lettre signée de 246 d’entre elles, qui a retenu toute notre attention. En effet, le travail mené au quotidien par les écoles de danse est un travail essentiel et de qualité, mené par des passionnés et des professionnels de la danse, au bénéfice des petits et grands. Ce travail, nous devons le soutenir aujourd’hui pour lui permettre de se redéployer demain. (…)

La danse est un des domaines reconnus dans le cadre du décret-cadre du 10 avril 2003 relatif à la reconnaissance et au subventionnement du secteur professionnel des arts de la scène. Néanmoins, tout accès à un subventionnement ponctuel ou structurel est conditionné par l’obtention de la reconnaissance dans le cadre du décret-cadre précité.
Il y a toute une série d’obligations pour l’opérateur, que cela soit en termes de gouvernance, de transparence ou d’accessibilité.
Il n’y a, aujourd’hui, pas de cadre décrétal mettant en place une politique culturelle spécifique aux écoles de danse.

Sur les 246 signataires de la lettre, sachez qu’une seule école bénéficie d’une reconnaissance en tant que centre d’expression et de créativité. Ce qui est une bonne nouvelle pour elle, puisqu’elle pourra prétendre à une indemnisation par le fonds d’urgence, puisque ce type de centres est inclus dans les bénéficiaires potentiels de ce fonds.

Pour les mesures de soutien, il s’agit d’informer ces écoles qu’elles ont aussi accès au prêt d’urgence mis en place par le Fonds St’art, qui pourra les soulager en trésorerie. Je suis consciente que de nombreux artistes sortent du périmètre défini par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du périmètre des politiques culturelles menées par la Fédération Wallonie Bruxelles.
C’est ensemble que nous pourrons faire face pour le secteur de la culture. Chaque niveau de pouvoir a réagi dans l’urgence, face à une crise inédite. (…)
À ce jour, je ne suis pas en mesure de communiquer sur une perspective claire, mais je puis vous assurer que nous travaillons et que je garde en tête la problématique de tous ces acteurs culturels et événementiels pour qui nous devrons dégager des solutions qui se situeront probablement au niveau du pouvoir fédéral. Le travail sur la question des écoles de danse se poursuit donc.

Coopérative – Danse – Belgique